Littérature
MEMBRE régulier
Lévis Martin

Homme de lettres, historien de l’art


Lévis Martin a été choisi comme premier lauréat du prix Hommage lors de l’événement Arts Excellence de Culture Mauricie en 2004, distinction visant à souligner le travail et l’implication remarquables d’un artiste pour son milieu et sa région.


Membre fondateur, rédacteur et directeur artistique de 1962 à 1966 du journal d’histoire Le Boréal Express en compagnie de messieurs Jacques Lacoursière et Denis Vaugeois, Lévis Martin fut aussi quelques années plus tard directeur artistique et concepteur graphique pour les éditions du Septentrion. 

Il a su marquer le milieu de l’enseignement en la qualité de professeur d’art pendant près de 40 ans. Nous lui devons à ce titre la fondation du département des arts au Collège de Trois-Rivières et la coordination provinciale de l’enseignement des arts plastiques au collégial auprès du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Science.

Après avoir fait carrière dans l’enseignement comme professeur d’art et de littérature, au Séminaire de Trois-Rivières de 1954 à 1972, puis au cégep de la même ville, de 1973 à sa retraite en 1990, Lévis Martin a pu enfin se consacrer à l’écriture. Coordonnateur provincial de l’enseignement des arts plastiques au collégial, entre 1985 et 1990, il s’est aussi fortement impliqué dans le milieu culturel.

Au début des années 1980, il assume un mandat de deux ans comme membre du comité des acquisitions du Musée d’art contemporain de Montréal. Il agit aussi à titre de recherchiste pour le secteur des arts visuels et à titre de concepteur graphique pour les sections en couleur du Dictionnaire canadien des noms propres publié par Larousse, en 1989. Critique d’art, Lévis Martin a collaboré à plusieurs publications, dont les revues" Vie des arts", "Art Le Sabord" et "Cap-aux-Diamants".

Lévis Martin est membre d’honneur de la Société des écrivain.e.s de la Mauricie et membre d’honneur de la Maison Rodolphe-Duguay à Nicolet. En 2005, il remportait le Grand Prix de la culture Le Nouvelliste de la Ville de Trois-Rivières; il était aussi finaliste pour le Prix de littérature Gérald-Godin. Lévis Martin est membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois.

Sous sa plume de critique et d’historien de l’art, il a su se mettre au service des artistes d’ici en publiant, entre autres, en 1996 la monographie Ozias Leduc et son dernier grand œuvre et en 2004 Rodolphe Duguay, pour une mystique du paysage.

UN TALENT ET UN PARCOURS HORS DU COMMUN
Le Nouvelliste, édition week-end 30-31 janvier 2010 | François Houde

Si Lévis Martin s’est davantage fait connaître au cours des dernières années par son expertise du monde des arts visuels, il est également un artiste polyvalent et très doué. L’exposition Lévis Martin et ses crayons - rétrospective au Musée Pierre-Boucher, le prouve éloquemment.

(Trois-Rivières) Il faut souvent compter sur des institutions muséales pour nous faire connaître des talents que le temps, si injuste, nous fait trop facilement oublier. C’est une bien noble mission que le musée Pierre-Boucher remplit particulièrement bien ces jours-ci en nous offrant Lévis Martin et ses crayons - rétrospective.

Plusieurs connaissent Lévis Martin comme ce très réputé expert dans le domaine des arts visuels et brillant critique qui a notamment consacré des ouvrages à Rodolphe Duguay et Ozias Leduc. Tous ne savent pas qu’il est lui-même un artiste tout à fait remarquable et cette exposition en témoigne éloquemment. Si sa carrière artistique a été marquée au sceau d’une certaine discrétion, l’homme n’en assume pas moins, malgré sa modestie, le titre d’artiste.

«Selon moi, ce qui fait un vrai artiste, c’est une âme, une façon de voir la vie. C’est un intérêt pour la beauté et une préoccupation à savoir comment la traduire. En ce sens, oui, je me considère comme un artiste.» À la vue de l’exposition, la question ne se pose même plus. On est frappé par son talent, par sa précocité, notamment, mais aussi par son étendue.

On a l’impression que Lévis Martin a pratiquement tout fait en arts visuels. Il a peint, dessiné, sculpté, réalisé des gravures, des logos, fait de la photographie, dessiné des vêtements et objets liturgiques, fait des caricatures, des bandes dessinées, des couvertures de livres, conçu des décors de théâtre, etc. Et chaque chose avec un talent qui ne cesse d’étonner.

Autre intérêt de l’exposition qui est conçue comme un parcours à travers le temps avançant à coups de décennies, c’est que le cheminement de l’artiste s’est fait en contrepoint de toute une époque très marquante de l’histoire du Québec.

Étudiant au STR où son talent a émergé, il y fut prêtre enseignant avant d’aller poursuivre des études en Europe à la fin des années 50. Mais pas en arts, les études: en lettres. Eut-il eu la liberté d’étudier dans son domaine de prédilection qu’il aurait eu une carrière bien différente; pas nécessairement plus féconde.

«C’est sûr que je n’aurais pas fait le même parcours, concède-t-il. Je n’aurais sans doute pas touché à autant de choses non plus; je me serais probablement orienté spécifiquement vers la peinture ce qui était la norme à l’école des Beaux-arts. Mon talent, je pense, c’est de m’exprimer par un visuel multiforme.»

C’est allé jusqu’à la mise en page qu’il assurait au célèbre journal d’histoire du Canada, le Boréal-Express, dans lequel il a également réalisé des caricatures et des bandes dessinées. On y découvre un artiste doté du rare don de caricaturiste. Non seulement faut-il être un excellent dessinateur, mais il faut aussi avoir le sens de l’image, le sens du gag et un esprit particulièrement vif. Ça vaut la peine de s’arrêter à chacune des caricatures exposées pour les savourer. Elles permettent également de constater que Lévis Martin avait un esprit indépendant et qu’il ne craignait pas de bousculer l’ordre établi quand cela lui semblait justifié.

«Dans l’ensemble, en faisant le tour de tout ce qu’on retrouve ici et de ce que j’ai retrouvé en fouillant à la maison et un peu partout, j’avoue que je suis un peu surpris de moi-même. Je ne m’étais pas rendu compte que j’en avais fait autant. Dans tout cela, peu importe le médium, j’ai seulement essayé d’être authentique. Quand, aujourd’hui, je vois des gens qui prennent plaisir à regarder ce que j’ai fait, ça me fait un velours.»

L’exposition, qui mérite certainement un détour, sera présentée jusqu’au 28février. Par la même occasion, ne manquez pas d’aller jeter un coup d’oeil sur certaines des acquisitions du musée au cours des deux dernières années. C’est impressionnant.

HOMMAGE SENTI POUR UNE OEUVRE EXCEPTIONNELLE
Le Nouvelliste, 21 mai 2010 | François Houde

Lors du lancement du livre Ozias Leduc. Pour un ultime chef-d’oeuvre, on retrouvait trois des principaux intervenants qui ont rendu cette publication possible. Ce sont, de gauche à droite, Josette Allard-Gignac, présidente de la Corporation culturelle de Shawinigan et représentante de la Ville, Louise Bellemare, présidente du Comité de protection des oeuvres d’Ozias Leduc et l’auteur du livre, Lévis Martin.

(Shawinigan) En 1996, a paru un ouvrage qui s’est imposé comme une incontournable référence sur le grand peintre québécois Ozias Leduc. Lévis Martin en était l’auteur et le livre portait le titre de Ozias Leduc et son dernier grand oeuvre. Les exemplaires du livre ont été épuisés et Les Presses de l’Université Laval ont décidé de procéder à sa réédition en le bonifiant suffisamment pour en changer le titre et la facture. On lançait donc hier à l’église Notre-Dame-de-la-Présentation de Shawinigan, Ozias Leduc. Pour un ultime chef-d’oeuvre.

L’ouvrage de 192 pages, très richement illustré, propose en neuf chapitres un tour d’horizon complet de la dernière oeuvre majeure d’Ozias Leduc, un travail qu’il a mis 13 ans à compléter et auquel il s’est livré à partir de 1941 alors qu’il était déjà âgé de 76 ans.

La sortie de ce livre s’est faite en grande pompe sous les oeuvres du grand peintre. Louise Bellemare, présidente du Comité de protection des oeuvres d’Ozias Leduc, un des bailleurs de fonds du projet, a précisé combien il était pertinent de sortir aujourd’hui pareil ouvrage en cette année du centenaire de la création de la paroisse Notre-Dame-de-la-Présentation.

«Ce livre est un fidèle témoin du talent et de la sensibilité d’Ozias Leduc. Il sera un outil inestimable pour assurer le rayonnement et la pérennité de ce lieu», a-t-elle notamment déclaré. Inutile de spécifier que le livre sera notamment disponible pour d’éventuels acheteurs, à l’église même.

Lévis Martin a confessé que son livre est d’abord le fruit de l’approche d’un admirateur du grand peintre québécois. «Il s’agit d’un beau livre qu’on a voulu abordable. On a réussi à s’assurer qu’il se vende à bas prix et que le contenu rédactionnel soit facile d’accès pour le plus grand nombre de lecteurs possible. Le grand oeuvre de l’église Notre-Dame-de-la-Présentation est le testament artistique et spirituel d’un de nos plus grands peintres. Parmi la trentaine d’églises que Leduc a décorées, celle-ci se démarque.»

«Du seul fait qu’il ne restait plus d’exemplaires du livre, il fallait le rééditer: c’est un livre de référence, a poursuivi l’auteur. Les Presses de l’Université Laval ont accepté de se lancer dans le projet ce qui est une chance inouïe pour un livre d’art. Pour cette réédition, j’ai travaillé à partir du manuscrit originel du premier ouvrage que j’ai enrichi d’éléments nouveaux découverts depuis sa première parution en 1996 et dont j’ai enlevé certaines parties. On l’a profondément modifié de telle sorte que c’est véritablement une nouvelle publication et non plus une réédition.»

«Mon regard sur l’oeuvre demeure le même: c’est une oeuvre extraordinaire de notre art sacré. Leduc y a sanctifié le travail de l’homme parce que, dans sa vision à lui, la création n’est pas terminée, elle se continue par les hommes sur Terre. Bien sûr, La gloire divine, le grand tableau du choeur, est tout aussi exceptionnel.»

Pour ce qui est du livre, son auteur souhaite simplement qu’il rejoigne le plus grand nombre de personnes possible et qu’il incite les gens à venir admirer l’oeuvre sur place. «Je pense qu’en venant ici par une belle journée d’après-midi, on doit venir simplement s’asseoir sur un banc de l’église et se laisser cueillir par le silence et l’atmosphère du lieu. Et c’est là qu’on va constater que c’est une oeuvre vraiment réussie sur le plan de l’art sacré.»




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